« J’ai mal au dos, j’ai mal au cou, j’ai mal aux dents, j’ai mal au foie… » Foi? Confiance? En tous cas, j’ai MAL. Quel que soit l’endroit, finalement, mon corps exprime quelque chose qui se traduit par une douleur plus ou moins intensément ressentie, et derrière (souvent bien caché), il y a moi, qui a mal. Qui souffre. De quoi, pourquoi? On se pose peu la question, avides que l’on est à faire passer au plus vite cette gêne corporelle et redevenir des super-héros de notre BD personnelle.

Récemment, j’ai eu, j’ai toujours d’ailleurs, un lumbago. Déjà, rien que le mot, je le trouve laborieux. Pas sifflant, pas chantant, non, c’est sûr, on visualise tout de suite la vieille personne pliée en 2 avec sa canne qui peine à avancer. D’ailleurs qu’est-ce vraiment? Pourquoi ça arrive et comment ça se soigne? Direction google, osthéo… On s’aide comme on peut avec les moyens qu’on connaît. En tous cas, ça fait MAL. J’ai mal. Intérieurement, quelque chose souffre et le corps a dit: « tu vas arrêter de bouger et prendre le temps de sentir et de comprendre ». Car concrètement, le mouvement que j’ai fait qui a été le déclencheur (se redresser un peu trop brutalement sans conscience), j’ai dû le faire des tonnes de fois dans ma vie. Mais là, ça passe pas. Ouïlle. C’est souvent pour notre mental et notre comportement que c’est encore plus douloureux de devoir arrêter de fonctionner à son habitude.

Je reviens d’un voyage merveilleux dans mon pays de coeur, la Thaïlande. J’y ai organisé une retraite de yoga dans un lieu que j’affectionne particulièrement. Tout était parfait. La cohésion du groupe, le partage, la beauté des lieux, l’hospitalité, les vibrations. Je suis très attachée à ce pays, je m’y sens bien, tout y est fluide pour moi. Je m’en sépare un peu comme d’un amoureux et revenir est difficile. Réintégrer la vie quotidienne, le bitume, la grisaille, les bousculades du métro. Je ne mesure pas cet écart de mondes et comment cela m’affecte. C’est mon âme qui parle, donc c’est profond. Subtilité et finesse dans l’appréciation de ce qui nous arrive.

Février est aussi le mois où mon papa est mort. Rien que de l’écrire, ça me fait bizarre. Presque pas croyable. C’était il y a 2 ans. L’année dernière, j’avais choisi l’Inde à cette période.

Ca fait une semaine ce lumbago. Ca va mieux. Mais j’ai encore mal. J’ai mal de toute cette tristesse qui n’a pas coulé. De ce que je n’ai pas pu sentir et ressentir car c’était trop dur. J’ai laissé une partie de moi dans ce pays merveilleux. Je rebondis, je continue à avancer (faut y aller, faut y aller on vous dit tout le temps!) Mais à un moment revient toujours la chose cachée et tue. Quand on est prêt.

J’ai encore mal en bas du dos mais ça va aller. Je l’accueille comme un cadeau qui me permet de voir plus clairement. De ressentir et de laisser s’exprimer ce qui doit s’exprimer. Tout cela prend du temps.

Publié par :labaladedelodieb

3 commentaires sur “J’ai mal… inspiration lumbago

  1.  « Mais j’ai encore mal. J’ai mal de toute cette tristesse qui n’a pas coulé. »

    C’est très beau ce que tu écris à propos de cette tristesse. Pendant des années, j’avais mal à une cicatrice à une date anniversaire, je ne me sentais pas bien durant cette journée… et au fil du temps ce malaise s’est estompé. Il faut parfois des années pour guérir, mais même un fleuve pollué peut retrouver de sa pureté. Concernant la Thaïlande, j’ai failli me rendre là-bas (j’adore l’Asie), je comprends le blues qu’on peut ressentir en revenant en France… Quand j’ai quitté le Japon lors de mon premier voyage c’était un peu ça, au-delà du pays en lui-même ce sont surtout les gens qui me manquaient, leur savoir-vivre et savoir-être… L’Asie a beaucoup à nous enseigner, mais ce n’est pas à une passionnée de yoga que je vais l’apprendre 😉

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