La force de la SHAKTI,

Le pouvoir transformateur de la KUNDALINI

** Célébrez NAVARATRI, du 15 au 24 Octobre ! Lisez cet article, écoutez le sur utube en regardant tout l’univers iconographique, chantez le mantra Jay Mata Kali en fin de page!

Durga et Kali sont deux déesses très connues dans l’Hindouisme, qui sont symboles de force guerrière, de courage, de purification, destruction de l’ego, et de protection.

Principalement liés au développement du tantrisme, ces deux archétypes de Durga et de Kali incarnent donc des énergies presque opposées à l’image habituelle que l’on se fait du féminin sacré. 

Toutes les deux sont porteuses de la puissance, de la destruction des négativités et des impuretés. Elles sont violentes et agressives, sans peur et sans pitié. 

Mais leur combat n’est pas mené contre la personne. Symboliquement, quand elles combattent les démons, elles se battent avec les tendances négatives de notre mental. Contre les attitudes qui éloignent le chercheur spirituel de l’état de yoga. 

A l’origine, Kali et Durga n’apparaissent pas dans les textes védiques. 

Les prémices de leur culte remontent aux cultures tribales, et se développent autour de la mère divine. C’est dans les récits mythologiques des Puranas et notamment dans le texte phare du shaktisme, Devi Mahatmiam qu’elles prennent leur essor. 

Durga est le personnage principal de Devi Mahatmiam, alors que Kali est la forme émanée de Durga pour l’aider à détruire l’un des démons dans la bataille finale. 

La naissance de Durga permet de mieux comprendre les intentions de cet archétype, dans le contexte de l’épopée de Devi Mahatmiam. On y apprend qu’un démon nommé Mahishasura, après de longues et sévères austérités avaient reçu le super pouvoir de ne pas être vaincu et tué, par aucun être du monde divin. 

Ce pouvoir avait pourtant une exception. Seule une femme était capable de le tuer. 

Connaissant cela, toutes les divinités masculines se rassemblèrent pour créer une guerrière d’exception au pouvoir divin. Ils lui offrirent les différentes parties de son corps ainsi que les armes. Ainsi, l’archétype de Durga est pourvu de tous les attributs masculins, mais il s’incarne à travers la puissance féminine (shakti). 

Elle symbolise la destruction du mal. C’est la gardienne de l’ordre cosmique universel. Protectrice, elle est toujours prête à combattre les démons de l’ignorance. En retour, elle exige une dévotion sans limite. Jusqu’au 19e siècle, des humains, lui étaient sacrifiés. Aujourd’hui on lui sacrifie encore des animaux. 

Elle est souvent représentée avec 8 bras chargés de nombreux attributs, chevauchant un tigre ou un lion offert par Himalaya, le roi des montagnes. Elle a un visage irradiant la paix qui a été donné par Shiva. Des bras infiniment longs et puissants offerts par Vishnou. De longues jambes offertes par Brahma, symboles de l’ancrage. 

Elle tient dans une de ses mains le Trishul (trident) offert par Shiva. Il symbolise les trois canaux énergétiques, Ida, Pingala et Sushuma nadis. Aussi les trois potentiels (3 Gunas) et la Trimurti (Trinité : Shiva, Vishnou et Brahma / Destruction, Préservation et Création).

Elle est représentée avec le Chakra (disque). Offert par Vishnou, il représente le potentiel du divin de « sectionner » : le temps avec les saisons, le cosmos avec les planètes…

Elle porte aussi souvent une épée, une massue, une lance, un arc et des flèches, une hachette, la conque qui symbolise le son sacré OM…

C’est une déesse particulièrement vénérée en Inde, en particulier lors de NAVARATRI, littéralement les « 9 nuits », une grande fête de 10 jours et 9 nuits ayant lieu en général en octobre dans tout le pays.  Chaque jour met à l’honneur un aspect différent de Durga, avec l’idée de la progression de la Kundalini. Le premier jour, au début du chemin, elle est représentée sous la forme d’une petite fille innocente, puis elle va mûrir au fur et à mesure des 9 nuits et 10 jours, pour acquérir de plus en plus de pouvoir.

Cette fête est commémorée avec beaucoup de ferveur, certains dévots font un jeûne de 9 jours à l’issue desquels de longues processions traversent les rues pour aller immerger dans l’eau des statues de la déesse. 

C’est la victoire du bien sur le mal. 

Ecoutez l’histoire de Durga et Kali ici !

Pendant ses multiples batailles avec les démons, Durga fait émaner d’elle-même d’autres formes féminines qui l’aident. Ce fût le cas lors de son combat avec le très cruel Raktabija, qui possédait ce pouvoir terrible : à chaque fois qu’une goutte de son sang tombait par terre, il donnait naissance à de nouveaux démons.

Judicieuse, Durga demanda alors à Kali de dérouler sa langue sur le sol pour que toute la terre en soit recouverte. Kali avala ainsi toutes les gouttes de sang sans leur permettre d’être fécondées par la terre. 

Le symbolisme de cette histoire explique le processus de nos batailles intérieures lors des techniques de concentration et de méditation. Chaque fois que nous essayons de couper la tête de nos pensées, elles en engendrent d’autres, encore et encore. 

Seulement par la grâce de Kali qui dissout toutes les pensées dans le noir cosmique, nous pouvons nous libérer de l’agitation mentale. 

De prime abord, cette image de Kali peut paraître macabre. Elle est décrite d’ailleurs comme celle qui réside sur les lieux de crémation et qui danse sur les cadavres. Un symbolisme passionnant est caché derrière ces images puissantes. En effet les lieux de crémation sont les lieux où les objets deviennent des cendres. Toutes les formes se dissolvent dans le feu de transformation et perdent leurs identités. 

C’est le moment de la disparition de l’attachement à l’ego. 

Les cadavres représentent nos identités temporaires, qui sont rejetées comme les peaux mortes des serpents, le long de la vie humaine. 

Toutes nos identités ne sont qu’illusoires et temporaires. Et elles deviennent à tout moment des cadavres sous les pieds de Kali. 

Kali est vénérée partout en Inde. Calcutta, anciennement Kolkota lui doit son nom.

C’est la destructrice à la langue rouge, à la bouche ensanglantée, aux yeux crachant du feu, au collier de crânes, et à la ceinture de bras coupés. Elle tient dans la main une tête fraîchement sectionnée. Dispensatrice de vie et de mort, elle est celle qui met fin à toutes les illusions. Et détruit pour mieux faire renaître.

Kali est souvent vue dansant sur le cadavre de Shiva. 

Il faut savoir qu’en Sanskrit, Shava veut dire cadavre.

C’est intéressant de noter que si vous ajoutez « l’accent du I » de Kali, Shakti dans le A de Shava, il devient Shiva. Shava, le cadavre devient Shiva, le Dieu.

Cet « accent », c’est Kali, celle qui nous donne la vie. 

Jay Mata Kali, Jay Mata Durge. 

Chantez ce mantra en répétition (Japa), particulièrement envoûtant, ici chanté et mis en scène par Nina Hagen, pour célébrer la force de la Shakti!

Les photos sont issues du livre de Guillaume Guillerme Dieux et Déesses de l’Inde

Publié par :labaladedelodieb

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